Les "bleus" n'ont pas fait
sans blanc
Deux Rallye 3 au Rallye Monte Carlo Historique |
La tentative de Robert Huet, en 2009, ne fut pas une véritable participation, puisqu'il dut renoncer, pendant la concentration, suite à un délicat ennui de santé. On peut donc considérer qu'il s'agit, pour les deux équipages en Rallye 3 et leur assistance, d'une édition 2010 de découverte. Nos six hommes (Christian Olivieri/ Bruno Saliba, R3 n°250 ; Robert Huet/ Jean-Michel Cayrol, R3 n°252 ; Gérard Le Cam et Denis, Partner 1.9 d) et leurs cubes blancs sont donc à classer parmi les "bleus" du RMCH 2010. Des bleus qui en ont pris plein les yeux, en premier lieu lors du mémorable parcours de concentration au départ de Turin. Via Sestrière, Briançon, La Mure et Gap, l'épuisant itinéraire a imposé à nos valeureux équipages de rouler toute la nuit, affrontant les caprices d'une météo que tous, pourtant, ont espéré la plus hivernale possible. Quitte à en "chier" un max ! Après tout, on n'attend pas du Monte Carlo Historique une paisible promenade de santé. La première difficulté s'est présentée à Montgenèvre, où un camion en travers a bloqué la chaussée enneigée. Nos deux Rallye 3 ont été tout de suite dans le bain. De même que l'assistance. Dans les lacets après Sestrière, le Partner à "huile lourde" fait un joli 180 degrés. Mais ils ne sont pas les seuls. Moi-même et mon pilote (nous assurons l'assistance d'une Honda Civic et d'une Escort RS 2000) avons traversé un rond-point de part et part, remorque comprise ! Je crois que tout le monde ou presque a connu son lot d'acrobaties dans le secteur.
Parties en pneus "contact", les deux Rallye 3 sont rapidement contraintes de s'arrêter pour monter les clous. Au CP de Briançon, Gérard et Denis attendent les équipages afin qu'ils affrontent sereinement le passage du Lautaret. Les clous sont montés à la lueur des projecteurs, puis c'est reparti pour une nuit de route ininterrompue. Enfin presque. Pour la 250, une pause s'impose dans la descente du Lautaret, après l'éclatement d'un pneu clouté. Pas de chance, la roue de secours a crevé à son tour ! Heureusement que l'assistance providentielle n'est pas trop loin. En toute logique, pour rejoindre Monaco, les équipages remontent sur Grenoble, puis Chambéry. C'est vrai que le détour est sympa, sous la neige battante, en pleine nuit. "Les gros flocons et le vent qui vient d'en face nous donnent l'impression de reculer", constatent Robert et Jean-Michel. L'effet stroboscopique est saisissant. Mieux vaut ne pas fixer les flocons sous peine de perdre la notion de déplacement ! Trouver le CP de Chambéry n'est pas chose aisée, comme beaucoup ont pu le constater. Un joli "bordel" improvisé anime le début de la nuit des habitants du coin, qui n'en espéraient sans doute pas tant. La pause, sur le parking d'une zone commerciale, est bienvenue à défaut d'être mémorable. Gérard et Denis, qui pataugent dans le gaspacho, en profitent pour intervenir sur l'embrayage de la 252, qui commence à faire des siennes Ensuite, décision est prise de remonter les "contact" en matinée, car la descente vers le sud s'effectue sans neige. Le CP matinal de Saint-André-les-Alpes est le prétexte idéal à l'intervention. L'arrivée sur Monaco se fait sans encombre et la perspective d'aller se délasser à l'hôtel n'est pas pour déplaire à nos équipages. Il faut reprendre des forces avant un nouveau départ, pour une nouvelle grosse journée, à destination de Valence. La température est clémente, le soleil printanier et tout invite à la flânerie. Qui, à cet instant là, pouvait imaginer que le départ de l'étape commune allait être donné sous la tempête de neige ?
C'est pourtant la surprise réservée aux plus de 300 équipages,
le lendemain matin. Et vu que cela tombe dru, que la neige colle, que
les sommets sont noyés dans d'épais nuages et qu'il fait
probablement bien froid tout là-haut, chacun s'interroge sur les
bons choix de pneus
Comme si cela ne suffisait pas à alimenter
les incertitudes, la direction de course annonce l'annulation des ZR 2
et 3, rendues impraticables par l'enneigement. Décision est prise
: Christian et Bruno montent les "clous" dès la sortie
du parc. Robert et Jean-Michel ont d'autres soucis. Ils aimeraient avoir
de l'embrayage jusqu'à Valence. On opère donc la Rallye
3 quelques mètres après le départ (toute intervention
est interdite dans le parc fermé) : "On a déboulonné
la traverse moteur et baissé la mécanique afin d'intervenir
plus confortablement sur le récepteur", explique Gérard,
satisfait de voir redémarrer l'auto "On a fait aussi vite
que possible et l'équipage est reparti, avec de l'embrayage. Pour
combien de temps ?" En réalité, les clous n'étaient
pas indispensables car la glace est absente et les chutes de neige constatées
au départ étaient en réalité très localisées.
La route s'est faite sans encombre. Nous avons juste profité du
plaisir, rare, d'un départ de Monaco sous la neige battante. Toutefois,
Christian et Bruno savent qu'ils trouveront de la neige sur la route forestière
menant au col de l'Echarasson. Les clous ne sont donc pas superflus. En
attendant la mythique spéciale drômoise, la 250 fait des
siennes. En l'occurrence, l'alternateur semble accuser le coup
Gérard
y jette un cil à Castellane. La courroie est desserrée.
Une courroie neuve, un coup de serrage et c'est reparti pour un tour.
Rendez-vous est pris à Tallard, où se tient un CH animé,
à la "glace", par le grand Claude Julian. L'occasion
d'avaler un morceau et de remettre les "clous" sur la 252. Pas
question d'affronter le col de Rousset et l'Echarasson en "contact".
Robert n'est pas très serein. Son embrayage est déficient
malgré la goutte de Loctite que l'assistance a pris soin de mettre
sur l'écrou qui bloque le pas de vis en bout de commande d'embrayage.
Et pas de chance, c'est dans le franchissement enneigé du col de
l'Echarasson que les ennuis deviennent préoccupants. "J'ai
eu toutes les peines du monde à rentrer la première pour
franchir les épingles. On a même fait un tout droit. Heureusement,
des spectateurs nous ont aidés à remettre l'auto sur la
route. Dommage, car l'endroit est splendide, la route magnifique, mais
on n'a pas été à la fête à cause de
ce récepteur." Le problème est provisoirement résolu,
à l'ancienne : "On a mis un tendeur qui retient la commande
d'embrayage. Si ça peut tenir jusqu'à Valence
",
espère l'équipage.
Le lendemain, les deux jolis parpaings repartent en "clous".
Mais rapidement, la 250, qui a roulé davantage avec ces enveloppes,
commence à voir ses avant sérieusement émoussés.
En conséquence, à Larragne, l'assistance remonte les "contact".
Ainsi, la 250 roule plus confortablement, d'autant que la ZR 10, bien
qu'enneigée, est praticable sans les clous. Gérard et Denis
auraient bien ôté les "clous" sur la 252, mais
celle-ci a du retard, donc l'assistance reprend la route, pour ne pas
se faire distancer. La 252, qui n'a pas été épargnée
par les soucis, voit cette fois son échappement céder. "Je
pense qu'il s'agit d'une conséquence de la sortie de route de la
veille", analyse Gérard, qui ne s'en fait pas plus que ça
: "Nous étions devant eux, ils ont réparé eux-mêmes,
provisoirement mais solidement, avec du fil de fer." En résumé,
si vous roulez en Rallye 3, n'oubliez jamais trois choses, indispensables
: un tendeur pas trop étiré, un domino d'électricien
et un peu de fil de fer assez gaillard. Ayez aussi une âme de Mac
Gyver. On se le disait la veille au soir : "Elles sont fiables ces
Simca". Et on trouve facilement les pièces. Pour pas cher.
Pas seulement en Mayenne. Bon, j'arrête
Pas envie non plus
de pendre une plombée de chevrotine. La réparation "à
l'arrache" et en bord de route a tenu jusqu'au bout de la nuit, au
terme d'une étape finale dans le "Turini", sur route
sèche, qui a achevé d'achever nos bleus qui ne le sont plus
vraiment. C'est vrai qu'un Monte Carlo, ça vous change un homme.
Et la couleur d'une voiture. Plus très vert après avoir
transpiré 3000 km, l'Ibiza "tacomise" tant et plus. Pourtant,
il serait presque dommage de les laver, ces deux bouillants cubes dans
leur plus beau "jus". Celui du Monte Carlo. Hugues Chaussin |
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OLIVIERI Christian - SALIBA
Bruno au départ de turin
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HUET Robert - CAYROL Jean-Michel
au CH, le cur doit battre un peu plus fort, mais cette fois ce sera
la bonne !
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Le cadeau d'anniversaire
des copains, l'engagement au Monte-Carle Historique!!
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Le road-book, a suivre à la virgule
près! Dans les années passées, certains champions, et non des moindres ont pris les notes du rallye précédent, las, le tracé avait quelque peu changé. |
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Une vénérable
Rallye II, équipage Michel PECCENINI et Philippe Darre
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Rallye II groupe 2 au départ
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Savy Elie-Cuer Alain équipage
n° 103 partit de Turin
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Cette nuit la neige est tombée
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Les pneus cloutés
sont sur la voiture
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L'étude du parcours
prend encore plus d'importance
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Le " gaspacho "
envahit les parcs, rendant la tache des assistances plus pénible
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Le fil de fer, une réparation
provisoire
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En attendant les bons soins
de Gérard Le Cam
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Malgré toute l'attention
de son assistance, la belle " Pam-Pam " sera contrainte à
l'abandon.
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Le Monte-Carle historique, c'est l'occasion de revoir les veilles gloires, Peugeot 504 coupé; plus habitué aux grands espaces Africain. |
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VICENTINI Albert -WALDMEIER Kurt, un équipage Suisse, (et fier de l'être) au volant d'une Fiat 850 coupe de 1971 |
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L'arrivée se profile,
Gérard retrouve le sourire
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Mission remplie, les deux
voitures sont à l'arrivée.
Mais lequel pense déjà à l'année prochaine ? |