Pour ouvrir cette nouvelle rubrique, il m'est dur de m'attaquer d'entrée à un pilote aussi efficace et discret que l'est Bernard Fiorentino. Si un jour, au hasard d'Internet, il lui arrivait
de lire ces quelques lignes je voudrai qu'il les corrige, et surtout qu'il
nous donne signe de vie. Il faut qu'il sache ce qu'il a été
pour beaucoup de jeunes pilotes amateurs comme je l'étais dans
les années 70, une idole, un pilote hors pair, un exemple. Aussi au travers de ces quelques lignes que j'ai voulu écrire pour l'honorer, je veux rendre un hommage particulier à cette personne si discrète, qui a été à deux doigts d'inscrire son nom au palmarès des Champions de France des Rallyes. Sa carrière est si étroitement lié à l'aventure des Protos SIMCA CGMC, que l'on ne peut dissocier l'un de l'autre.
Bernard est né le 4 mars 1943 à Dem El Begrat en Algérie, il est de ceux qui ont été très rapidement pris par le virus du sport automobile. Tout jeune il passait son temps sur les genoux de son père à conduire la Juvaquatre, qu'il a mis sur le toit à 10 ans, mais aussi à conduire en rêve la DeDion Bouton de sa famille, et gagner les grands raids Alger Le Cap à son volant.
Puis ce fut le départ de l'Algérie pendant la guerre et l'installation dans la Région Parisienne, Monthléry et son épreuve des 1000 Kilomètres ont remplacé dans son coeur le Raid Alger le Cap. Il a même fait son service militaire à la caserne de Monthléry. 1964 Prenant le problème de la course par son début, il s'est inscrit à l'Ecole Windfield de Magny-Cours pour apprendre à piloter et peut être gagner le volant Shell. Il avait 21 ans, n'avait jamais pour ainsi dire, tourné sur des monoplaces, et fait du circuit. Il a pourtant été à une place de figurer en finale de ce volant qui a été décerné cette année là à Roby Weber devant Palis, Serpaggi, Kern, Alain Beltoise et deux skieurs de descente de haut niveau. 1965 Ce n'est qu'un an après en 1965 qu'il a participé à sa première course officielle, comme navigateur de Jean Pierre Kern sur la toute nouvelle R8 Gordini, des erreurs de navigation les ont fait rétrograder au classement général. Bernard n'était pas fait pour copiloter mais plutôt pour tenir le volant. Ce fut sa seule expérience en tant que copilote. Peu de temps après il fit alors l'acquisition d'une R8G 1140cc. Sans attendre, il a participé à sa première course en circuit à Magny Court avec un peloton imposant composé entre autre d'Andruet de Chasseuil de Grué et Kern. Quelques jours plus tard c'est à la course du Mont Dore qu'il a obtenu son premier podium en terminant second derrière la Gordini officielle de François Piot. 1966 Les années 60 on vu naître un grand nombre de pilotes de notoriété, Bernard a ferraillé ferme avec eux sur tous les circuits de France. Fort de son expérience de sa saison 1965 il s'est lancé dans la coupe Gordini naissante. Sa Gord était à ce moment là bien rodée et il va enchaîner la Coupe R8G 66 et les Rallye tout au long de la saison. En terminant 8ème de la saison 66 de la coupe R8 Gord, et 4 ème du Premier Pas Dunlop il a été tout le temps dans les hauts des classements. Sur Circuit, il s'est affronté avec
les meilleurs du moment : JP Jabouille, Jimmy Mieusset, Denis Dayan, Jean
Luc Therier, Bernard Lagier, Jean Claude Andruet, Alain Serpaggi. Toute
l'année l'ambiance de la première coupe a été
formidable, cela a été pour Bernard une superbe école
de bagarre et d'effort à se battre seul contre le chrono ou contre
les autres. Il a appris à attaquer comme un forcené pour
gagner quelques centimètres. C'est ce mental d'acier qui lui permettra
plus tard d'être reconnu comme un attaquant hors pair.
Bernard Fiorentino aux Trophées d'Auvergne circuit de Charade 1ère Ligne Pole position (c'est le N°17)
Bernard Fiorentino au Grand Prix de Paris circuit de Monthléry 1ère Ligne Pole position (c'est le N°30)
Résultat de la course de Charade en 1966, comme vous pouvez le voir beaucoup de jeunes pilotes aux dents longues qui vont faire parler d'eux dans les années à venir(pour la petite histoire JC Andruet a été déclassé et viré de la coupe pour moteur non conforme)
Parallèlement aux circuits et à la coupe Bernard se lança dans les Rallyes. Aux Routes du Nord il était second derrière Andruet quand il a cassé un carter. Au Limousin même son de cloche avec un embrayage usé. Pour se faire remarquer, il décida, pour la fin de l'année, au Critérium des Cévennes, de monter un moteur préparé par Mignotet et de s'équiper d'une boite courte. Les résultats furent là : au bout des 4 secteurs il avait 11s d'avance sur Andruet et 46s sur Mieusset. Un talus dans la spéciale de la Cadière l'empêcha de concrétiser un beau résultat. La fin de saison arrivant à sa fin,
son ami Jean Pierre Kern concessionnaire Renault lui proposa pour l'année
suivante son Alpine 1300. A sa charge l'entretien et les déplacements. 1967 C'est essentiellement dans la
discipline du rallye que Bernard Fiorentino va récolter ses meilleurs
résultats. C'est l'année de la révélation.
Sur deux épreuves, aux Routes du Nord et au Rallye de Lorraine,
Fio Fio va montrer tout son talent. Il se permet de tailler des croupières
aux grand de l'époque, Bernard Consten, Jacques Cheinisse, Gérard
Larousse, Jean Claude Andruet. Un piston cassé sur le circuit de
Reims l'empêche encore de réaliser un beau résultat.
Peu importe, les observateurs de chez SIMCA venu assister à la
course de Max Barbier sur SIMCA 1500 ont remarqué ce pilote plein
de talent, ils s'en souviendront 18 mois plus tard lors du choix du pilote
officiel de la marque.
1968 L'Alpine 1300 fut rendue à son propriétaire: impasse, pas de voiture, contact avec des constructeurs. Alpine affichait complet, Alfa Roméo, n'avait rien à offrir à Bernard, SIMCA n'était pas prêt. Alors ce fut une saison squelettique, avec un seul Rallye, le Lorraine sur R8G, Bernard terminera 3ème derrière le Belge Jacquemin et Roussely , mais devant Darniche et Therier sur voiture officielle. Le service compétition SIMCA fût créé en 1968, on hésite chez SIMCA entre Fiorentino et Darniche. Darniche ira chez NSU, Fiorentino chez SIMCA. Devenu à partir de juillet 1968 pilote essayeur de la marque SIMCA, Fio Fio lui restera fidèle jusqu'au bout, son premier salaire de pilote officiel étant de 2000 frs. Aubaine ou pas, Bernard a du souvent méditer sur les avantages et les inconvénients d'être pilote d'usine. Sa carrière en dent de scie a été en effet directement liée aux intentions de la firme qui l'a employé. Pour n'avoir pas pu mettre un
programme sportif cohérent sur pied, la firme de POISSY a sous-exploité
totalement l'un des meilleurs pilotes français, et tout un potentiel
technique éprouvé. Après avoir été employé à conduire des camions assistance pour les Rallye Londres Sydney et le Tour d'Europe pour Simca, un programme est proposé avec le Coupe 1200S au Critérium des Cévennes version light (780Kg 103Cv) .C'est sa rentrée et il est 8ème lors de son abandon entre Chasseuil et JP Nicolas et devant toutes les GT. La 1200S tient bien la route mais elle est difficile et pointue à conduire, des problèmes de transmission entraînent une rupture de la suspension arrière..
L'abandon spéciale du Plantier aux Cévennes, le service compétition avec les 1501 break.
1969 Avril 1969 Henri Chemin prend la direction du service compétition. CHYSLER est maintenant propriétaire de la marque SIMCA, il faut changer l'image un peu vieillotte de la firme de Pigozzi (créateur de la marque). Henri Chemin avec William Reiber transfuges de FORD sont embauchés dans cet objectif : Donner une image dynamique des automobiles SIMCA. Dans le paquet de la mariée, ils trouvent un service compétition embryonnaire. Henri Chemin s'atèle à la tâche en faisant travailler Barraquet sur les motorisations. Les 1200XC font maintenant 115 Cv, ils devaient
être équipé de boîte 6 vitesses Abarth( Fiorentino
les attend toujours!!). Il termine 5ème au Critérium Alpin,
en bagarre avec le proto NSU de Bernard Darniche. Il termine 2ème
du général à la Ronde des Maures et 5ème à
la Ronde Cévenole derrière Giunti, Vinatier et Nicolas.
Pour le TOUR DE FRANCE le service compétition SIMCA -CHRYSLER a travaillé sur un prototype nouveau. Le 1200 XS à coque métallique et ouvrants en aluminium. Equipé du moteur 1800 à arbre à cames en tête de la future CHRYSLER 180, ce proto devait permettre à Fiorentino de se positionner aux premiers rôles. Mais il s'avère délicat à conduire, l'excès de poids sur l'arrière favorisant le comportement sous-vireur du véhicule. Pourtant a l'issue de la première étape Bernard se trouve en sixième position, au classement général à Nancy. En rodant les plaquettes de frein il touche un trottoir juste avant l'épreuve du Nurburgring, c'est l'abandon. Avec ce prototype Bernard sera engagé
au Rallye des Routes du Nord au début de l'année 1970 en
terminant 4ème de l'épreuve.
Henri Chemin songe à une voiture plus efficace et mieux adaptée face à la concurrence des Alpines. Un chantier est lancé fin 1969. Grâce aux relations qu'entretien SIMCA avec MATRA, Bernard Boyer (ingénieur chez Matra) associé à l'ingéniosité et la débrouillardise de Gesalin vont tous deux développer une arme redoutable en Rallye. De cette collaboration naîtra le fameux proto CG-MC à moteur central. Il s'agit là d'un véritable prototype pour les rallyes s'inspirant des solutions qui règnent en circuit. Voici l'arme absolue pour la saison 1970. Bernard se contentera de terminer la saison
au volant d'un prototype SIMCA 1000 équipé d'un moteur Barraquet.
Sortie de route en reconnaissance du Tour de Corse avec encore un accélérateur
bloqué. Grosse bagarre avec Darniche au Critérium des Cévennes
où tous les deux défrayent la chronique en manquant de battre
Vinatier (Alpine) sur le mouillé
1970 C'est au Rallye Neige et Glace
de 1970 que Bernard va piloter pour la première fois une CG que
M Chappe a prêté. Cette voiture était utilisée
par François Guerre Berthelot en 1969 au critérium des Cévennes,
elle pèse 650 Kg et son moteur 1300 développe 115 cv. Ce
moteur évoluera en 1500 cc dans le courant de la saison. Encore
un exploit de Bernard qui terminera 2ème derrière l'Alpine
de Swietlik. C'est prometteur et ces resultats encouragent le service
compétition à rapidement développer le prototype
MC à moteur central.
Les premiers tours de roue du proto CGMC
Course de côte du Mont Dore 1ère apparition du proto CGMC en compétition aux main de Bernard Après une période de mise au point, au Vercors Vivarais (abandon piston crevé, alors qu'il est 2ème ) Tour de Corse (abandon sur ennuis de suspension) les deux CG MC sont engagés au Critérium des Cévennes en novembre 1970. Le moteur des protos CGMC fait 2200cm3 et développe 170 cv. Le deuxième proto est confié aux mains expertes de Gérard Larousse. Durant cette course, c'est le début de la débâcle pour les Alpines qui ont si brillamment dominées le Tours de Corse. Darniche sort de la route, ennuis de boîte de vitesses pour Nicolas et Vinatier. Larousse et Fio-Fio se retrouvent aux deux premières places. Ils ne se font pas de cadeaux, pas de consignes d'écurie. C'est un problème d'alimentation sur le CG MC de Fio Fio qui figera les places. Larousse 1er, Fio-Fio 2ème. Cela faisait bien longtemps qu'un succès ne tombait pas dans l'escarcelle des Alpines. Cette première victoire des CG Matra Simca Chrysler a une importante retombée. Elle en appellera d'autre. C'est pour Bernard Fiorentino le début d'une notoriété qu'il ne démentira pas.
1971
1971 c'est la grande année de Bernard. Maurice Gélin l'ex coéquipier des grands comme Andruet, Larousse, et Jacques Henry prend le baquet de droite. Silencieux, efficace, gérant les problèmes d'assistance et de préparation des Rallyes, Maurice Gélin est un professionnel avec une immense expérience. Bernard va profiter pleinement de cette nouvelle chance qui lui est offerte. Tous les ingrédients sont maintenant réunis. Routes du Nord 1971 : C'est la victoire, la
première de Bernard, meilleur temps dans 9 épreuves spéciales.
Neige et Glace 1971 victoire
Lyon Charbonnière : Deux CG MC sont engagés, Bernard et Gérard Larousse. Abandon, bielle coulée pour Bernard Fiorentino, roue arrachée pour Gérard Larousse Rallye de L'Ouest : victoire de Fiorentino Critérium de Touraine : Victoire de Fiorentino devant Joseph Bourdon
Ronde du Vercors Vivarais : Victoire de Fiorentino devant Jacques Henry Rallye du Mont Blanc : peut être la plus belle victoire de Bernard devant un Darniche et un Jean Pierre Nicolas en pleine forme. Fio-Fio s'adjuge 15 des 17 spéciales. Darniche commente la victoire de Fiorentino en ces termes " la Simca CG MC 2.2 L est maintenant plus puissante et aussi légère que nos Alpine usine, Fiorentino va très vite , ils sont imbattables." Ronde Cévenole: Engagement de la nouvelle
CG MC spider, plus légère que le coupé. Fiorentino
s'adjuge la septième victoire de sa superbe et magnifique saison
1971. Andruet se sort de la route en essayant de suivre le train d'enfer
soutenu par Bernard, Thérier lui capitule et se contente d'une
place d'honneur.
Tour de France Auto :
Rallye d'Espagne, Bernard termine second à 11 secondes de Jean Pierre Nicolas. Ayant perdu un mois et des points aux épreuves auxquelles il n'a pas participé, Fio-Fio perd le titre de Champion de France et ce malgré ses sept victoires. Critérium des Cévennes : Encore
une belle course de Bernard et de Maurice Gélin, ils terminent
deuxième d'une course âprement disputée.
Tour de Belgique : abandon du coupé 2.2L sur problème de roue arrière
1972 Début de saison au Monté Carlo 1972, 1ère épreuve internationale. Les Prototypes sont exclus de l'épreuve. Les protos CG MC ne participent donc pas à l'épreuve. Chrysler France engage alors une Simca 1100S de série. En dépit de sa faible puissance Bernard terminera 16ème du général et 1er du Groupe 1. Qu'importe le flacon pourvu qu'on ai l'ivresse ! Pour Bernard cette expérience lui permettra de se faire un bon apprentissage sur la neige. Bernard raconte que dans les montées c'était dur avec les 65 chevaux, mais par contre dans les descentes, c'était un régal.
C'est le match de la saison 1972 qui commence, durant la saison les deux voitures les plus représentatives de la construction française en rallye relevaient de deux techniques et de deux philosophies radicalement opposées. L'Alpine était issue d'une lignée de voitures qui avaient germées à partir de la 4cv Renault. Simca lui n'avait pas de voiture qui lui avait permis cette lente mutation, alors le service compétition avait développé des prototypes en fonction de la réglementation de la FFSA. Simca ne pouvait pas construire 500 exemplaires de sont prototype. Je rappelle que la production totale des CG s'élève à environ 470 exemplaires.
Le service compétition SIMCA Rallye Neige et Glace : Les deux pilotes Alpine, Darniche et Nicolas sortant du Monté Carlo, bénéficiaient d'un rodage bien plus efficace que n'avait pu l'avoir Fiorentino avec sa modeste Simca 1100S. La défaite fut sévère, la CG terminait à la seconde place mais à plus de 9 minutes de l'Alpine de Darniche. Lyon Charbonnière : les CG déclaraient forfait, les Alpines avaient le champs libre Critérium Alpin : le service compétition Simca décidait d'engager la Barquette victorieuse de la Ronde Cévenole. Mais ce que personne n'avait pas prévu, c'était la pluie diluvienne et la neige. Fiorentino et Gélin transis de froid et complètement trempés ne pouvaient rivaliser. Abandon sur boîte de vitesses bloquée. Rallye du Mont Blanc : Pour répondre
aux nouvelles normes de bruit, le CG MC spider fut affublé d'un
énorme silencieux qui perturba grandement le rendement du moteur
2.2L. Malgré tout Fio-Fio termina deuxième. Rallye de Lorraine : Victoire de Fiorentino devant Jacques Henry, malgré une crevaison. C'est la première de la saison, mais Darniche et les Alpines ont pris le large au championnat de France. La Ronde du Vercors Vivarais : Organisée suivant une épreuve Targa Florio, Le CG MC de Fiorentino pouvait enfin révéler toutes ses capacités, précis dans les grandes courbes, efficace dans les serrés. Bernard remportait une belle victoire face à l'Alpine de Darniche. Les échecs du début de saison avaient plus contribués à l'évolution du CG MC que les succès de 1971, c'était un coup de pied, il était urgent de réagir. Rallye d'Antibes : Abandon sur sortie de route,
c'est Saliba qui sauve l'honneur des CG MC. Il venait d'acquérir
cette voiture du service compétition Simca par le biais de l'écurie
du Var.
Tour de France : La marque Simca avec les CG MC ne pouvant pas participer les prototypes étant exclus, Fiorentino était libre. Il fit l'épreuve sur une Alfa Roméo 2000. Il fut déclassé comme son coéquipier Lagniez pour hauteur de caisse non conforme. Nouvelle désillusion et pas de points au championnat de France.
La Ronde Cévenole : Parcours montagneux de 42 Km à parcourir 10 fois. Bernard était sur ses terres. Ecrasante domination des CG MC équipées du moteur 2.2L JRD, 200Cv, double allumage, graissage par carter sec, L'écart était de 45 secondes dans la troisième boucle quand le moteur rendis l'âme (piston cassé).
Tour de Corse : grande confrontation de la saison, quatre Alpine usine, deux Porsche Carrera protos RS officielles, Ford GT70, deux Ligier, la nouvelle Lancia Stratos, la CG MC. Andruet mettait tout le monde d'accord terminant premier devant le CG MC de Fiorentino. Course par élimination, car peu de voitures officielles terminaient cette épreuve. C'est un surprenant Manzagol pilote insulaire qui terminait le podium sur une Alpine semi-officielle.
Critérium des Cévennes : On retrouvait toutes les équipes citées à part la Lancia Startos de Munari. Parti en flèche Larousse devançait Fiorentino, Thérier et Darniche. Larousse sortait de la route suite à des ennuis de freins, Darniche cassait sa boîte de vitesses, Fiorentino succombait par deux fois aux nombreux clous répandus sur la chaussée par des petits malins. Et sur le CG, toujours les même ennuis de moteur qui resurgissaient, bielle coulée et abandon. C'est Thérier que l'on avait pas vu à pareille fête cette saison qui remportait l'épreuve.
1973
La Saison 1973 sera la dernière complète de Bernard Fiorentino, la réglementation sportive va changer en fin de saison, les prototypes sont dans le collimateur de la fédération, et puis surtout il y a le premier choc pétrolier qui va entraîner la mort d'un grand nombre d'artisans du sport automobile, dont Chappe et Gesalin (CG). C'est un tournant dans la carrière de Bernard Fiorentino qui va ensuite végéter avec des programmes squelettiques, Mais pour le moment voici la belle saison 1973 qui commence sur les chapeaux de roue. Rallye de Monté Carlo :
Cette saison Bernard Fiorentino sera épaulé par Renaudat et Saliba sur des voitures semi officielles tout au long du championnat de France. Lyon Charbonnière : Victoire de Bernard Fiorentino sur le coupé 2.2L de l'année précédente, chez Simca Chrysler on prépare les nouvelles armes. Ronde de Touraine : Victoire de Bernard Fiorentino, les Alpines officielles ne sont pas là, elles sont engagées dans le championnat du monde qu'elles remporteront en fin de saison. Il n'y a pas encore de championnat pilote.
Critérium Alpin : Victoire de Bernard Fiorentino et Maurice Gelin sur Spider 2.2L
Les nouvelles armes sont prêtes : Spider amélioré et coupé court appelé vulgairement la camionette.
Rallye du Mont Blanc :
Ronde du Vercors Vivarais:
Rallye d'Antibes :
Ronde Cévenole :Dans son jardin, affûté
comme jamais, Bernard veut frapper un grand coup, mais la mécanique
en décide autrement, abandon.
Bernard Fiorentino en film
sur le CG MC à la Ronde Cévenole, c'est court mais c'est
beau
Rallye Bayonne Basque : Victoire de Bernard Fiorentino sur le coupé 2.2L court camionnette
Rallye du Var : C'est la dernière victoire des CG,
la dernière de l'association CG MC et Fiorentino, Simca se retire
avec ses prototypes sur une victoire éclatante avec en prime Renaudat
qui termine deuxième sur l'autre CG MC en national.
24h du Mans 1973: Engagé avec l'équipe Depailler Wolleck, sur MATRA 670B V12 , abandon sur pression d'huile au deuxième relais au bout de 4h de course , Bernard ne prendra pas part à la course.
1974 Le service compétition Simca Chrysler n'est plus l'ombre que de lui-même, Bernard aurait pu aller chercher ailleurs un volant, mais il reste fidèle à Simca, en pensant à des jours meilleurs. C'est le grand début du Simca Racing Team, Bernard fera quelques apparitions au volant des CG mais aussi de Rallye 2 Deux courses officielles à son programme
Dernière apparition publique des CG MC à Charade lors d'une concentration SRT avec Bernard Fiorentino et Jean François Rousseau au volant
Rallye du Championnat du Monde : Les 1000 Lacs sur Rallye 2 Groupe 2 .Associé à Francis Murac ils terminent 41 ème au scratch et 13 du groupe 2.
1975 Pas de courses au programme 1976 Rallye du Championnat du Monde : 26th International Swedish Rally : Sur Rallye 2 groupe 2 associé à Jean Jacques Lenne à la demande de Simca Chrysler Suède. Une belle expérience sur la neige. Abandon mais un super souvenir.
1977 Bernard Fiorentino est au service compétition avec Renaudat, Ils ont comme commande de développer le KIT SRT 77 sur le Rallye 2. Bernard développera la voiture en tenue de route et définira tous les réglages de base.
Championnat de France de production -1600cc
C'est l'année du retour vers les circuits. Hondelatte décide de s'aligner sur un autre véhicule que les Golf GTI en championnat de France de production moins de 1600cc. Plusieurs pistes sont explorées, et c'est par le biais de Chrysler Simca Belgique que vient l'idée d'aligner les Avenger 1600 (groupe Simca Chrysler UK) en Championnat de france de production. Un véhicule est préparé pour le début de la saison à Monthléry. Puis Fiorentino reprend du service comme à ses début en circuit. La suite ne se fait pas attendre, deuxième placeà Albi, Victoire à Nîmes Ledenon, Beltoise se joint à eux sur une troisième Avenger, Victoire au Castellet et à Montlhéry en fin de saison. Premier au classement général du championnat de France production moins de 1600cc
1978-1979 Bernard Fiorentino est maintenant aux commandes du service compétition. Toute l'équipe ancienne a été remerciée. Peugeot vient d'acheter Simca Chrysler, c'est la sortie de la Rallye 3 le chant du signe. Bernard participera à la mise au point de la Rallye 3 et surtout du modèle qui servira à la presse. C'est la fameuse Rallye 3 bleue qui est passée sur de nombreux ouvrages
Bernard participera à la mise au point de la Sunbeam Talbot Lotus en Angleterre sous le contrôle de DesO'Nell et avec la collaboration de Tony Pond, ce sera, pour ainsi dire, le dernier travail de Bernard dans le milieu du sport automobile.
Epilogue Depuis Bernard a disparu du milieu du sport auto, beaucoup savent ou il se trouve, mais personne ne l'aperçoit. Dommage, personnellement pour avoir essayé de le contacter à plusieurs reprises, je suis tombé toujours sur une fin de non recevoir. J'aimerai tant qu'il vienne aux trente ans de la Rallye 3 lors de la concentration de Flagey Echezeaux les 24 et 25 mai 2008, qu'il nous raconte toutes ses aventures, et qu'il nous dédicace nos Rallye 3. Février 2008, Bernard est bien là, il m'a fait un petit coucou au Salon Rétromobile 2008 avec toujours la même gentillesse et la même modestie, il est toujours autant passionné, la compétition coule encore dans ses veines, et d'ici qu'un jour il réapparaisse derrière un volant il n'y a pas loin. Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas!! Bien à toi Bernard, et merci pour ces belles pages, du sport automobile Français, que tu as écrites.
Michel Martinucci
Contributions Toutes les sources proviennent de mes archives personnelles, des revues Echappement, Champion, Sport auto, Scratch, du Forum sur les CG, du Livre sur Chappe et Gesalin "les artisans constructeur" du livre du club Simca Bertone 1200S de Daniel Vichard.
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